Un nouvel espoir après SW VII ?
Rogue One, un film de Gareth Edwards Avec Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn, Mads Mikkelsen...
Tout d’abord, il faut bien remarquer que Rogue One est le seul Star Wars avec une véritable réalisation. Les plans du films ont été pour une fois pensés et réfléchis : Gareth Edwards propose par exemple des scènes avec une véritable profondeur de champ, des flous, ou encore des changements de focales des plus appréciables. De là à dire que c’est le meilleur Star Wars, il n’y a qu’un pas, que j’hésite cependant à franchir en raison de mon affection pour l’épisode IV.
La thématique du père, chère à SW, est beaucoup moins - pas du tout - bâclée, surtout par rapport au VII. Ici, la relation entre Jyn et Galen est quasi centrale puisque presque origine du film. Elle est donc véritablement développée par des retours en arrière qui expliquent la construction du personnage de Jyn par rapport à celui de Galen. On ne regrettera que les trop fugaces apparitions de Mads Mikkelsen dans le rôle de Galen… Le fan-service est totalement relégué en second plan. Si l’on pourrait s’offusquer de l’apparition fugace - et inutile - de R2D2 et C3-PO, elle est la seule qui soit véritablement imposée. Les autres références sont beaucoup plus subtiles, dans l’évocation et le sous entendu («I would trust her with my life »). Il tient également à l’univers, extrêmement riche et fourni qui rappellera la trilogie en de nombreux point : un certain dédoublement entre Tatoine et Jedha, ou encore le visuel de Mustafar.
La bande originale ne fait pas n’importe quoi avec le(s) thème(s) de John Williams (comme un certain film de David Yates) ; elle est une véritable réinterprétation du space opéra, et si les thèmes majeurs sont réutilisés, ils le sont correctement : transformés et réactualisés, comme le Darth Vader’s Theme par exemple.
Rogue One est de fait beaucoup plus mature que ses prédécesseurs, ce qui tient sans doute à sa nature profonde. A aucun moment il n’édulcore, approchant toujours de la manière la plus directe possible. Au fur et à mesure du déroulement du film, on en vient à se demander pourquoi on n’avait jamais vu ces personnages dans les suivants… et soudain, dans le troisième acte, Cassian rappelle à son équipe qu’il s’agira probablement d’une mission suicide. Ce qui, en soi, est assez classique du film d’action, sauf que cette fois, c’est vrai. Gareth Edwards montre la mort de ses héros d’une manière particulière, filmant souvent leur visage dans leur dernière action, avant d’interrompre le plan un dixième de seconde avant qu’ils ne meurent véritablement : il les filme ainsi dans toutes leur dignité, dans leur dernier instant de gloire. Apparaissent rapidement, la mort de Saw Gerrera est ainsi une scène de grande qualité.
Bien sûr, le film a également ses quelques petits éléments négatifs : ses deux acteurs principaux “font le job“, sans vraiment proposer quelque chose de recherché et plus poussé, ce qui est dommage notamment par rapport au background de Jyn. Néanmoins, le reste de l’équipe ainsi que les antagonistes est assez investi pour donner le change sans problème. Mention spéciale spéciale au duo Chirrut/Baze, et au directeur Krennick (Ben Mendelhson) qui est mille fois plus convaincant qu’un certain Adam Driver dans le septième opus. Rogue One redonne donc sans aucun doute “un certain espoir“ face à la disneyisation de la saga. Et ça fait plaisir à voir.
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