Classement Subjectif : 11ème position

10 Cloverfield Lane, Dan Trachtenberg

Un huis clos d’une intensité rare. Les trois personnages principaux - les seuls personnages du film - sont remarquablement bien écrits, et bien interprétés. John Goodman est terrifiant de dualité, tant on ne sait jamais où le placer tout au long du film. C’est d’ailleurs tout l’intérêt du film, puisque le scénario est construit de telle sorte que le spectateur se retrouve toujours obligé de faire un choix partisan et arbitraire pour décider à quelle version des faits il veut croire. 

D’ailleurs, la résolution en elle-même ne prend pas totalement partie, montrant des événements qui s’enchaînent précipitamment : finalement, le spectateur se retrouve dans la même position que l’héroïne (Mary Elisabeth Winstead, surprenante) ; c’est-à-dire sans réponse, dans un certain flou quant à ce qu’elle n’a pas pu voir. Chacun peut donc prendre son parti ou construire sa propre théorie quant aux événements sans pour autant se tromper, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. 

Le film en lui même est beaucoup plus qualitatif que son prédécesseur (Cloverfield), film catastrophe en found footage où surjeu et scénario classique de survival movie se côtoyaient grossièrement. Il a principalement été crée pour cette divergence artistique, mais en définitive propose réellement un thème et une histoire nouveaux, ce que le premier n’était pas capable de faire. 

La raison de son absence dans la première partie du classement est simple. Sans doute porté par son producteur (J.J. Abrams…) ou par l’aura du premier opus, le film développe dans ses derniers moments une approche fantastique - assez mal ficelée qui plus est - qui annule en quelque sorte la tension psychologique accumulée précédemment… à arrêter  dix minutes avant la fin, donc. 

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