Classement Subjectif : 20ème à 16ème position

Comancheria (Hell on high water), David Mackenzie - 16ème position

Sublime western moderne et aérien dans la forme, le film se révèle très complexe dans le fond. On ne suit pas simplement les braquages d’un jeune homme perdu et de sa brute de frère, non, on est en fait embarqué dans une épopée, une croisade contre un système (banquaire, et corrompu, évidemment). 
La réalisation est très élaborée. La caméra, une grande majorité du temps montée sur grue, propose des plans  en (léger)  mouvement perpétuel qui offrent souvent des métaphores bien conçues. 
Le scénario de Taylor Sheridan est pour une fois simple, logique, et prend tout son sens au fur et à mesure de son développement dans le film. 

En sortant de la salle, on a l’impression de n’avoir saisi qu’une infime partie de ce que peut être l’univers mental de Toby et Tanner (Chris Pine et Ben Foster). Ce qu’il nous on montré, un combat mélancolique, acharné et pourtant presque flegmatique n’est que la partie immergé d’un iceberg de conceptions implicites.  
Face à la force de tranquille de Marcus le ranger - Jeff Bridges, magistral - ce sont le poids des convictions et du courage d’un, de deux hommes qui ressort et fait l’essence du film. 



Saint Amour, Gustave Kervern et Benoît Delépine - 17ème position


Le duo irrévérencieux français est toujours d’attaque, et cela fait plaisir à voir. 
Delépine et Kervern, main dans la main avec un Poelvoorde et un Depardieu aussi déjantés que désabusés, nous entrainent sur la route des vins, la route des questionnements, la route des aventures et des tableaux étranges. 

Ils y croisent une galerie de personnages bigarrés - le caméo de Michel Houellebecq, terrifiant et improbable, est unilatéralement sacré meilleur caméo français de 2016 ! - et s’offrent une réflexion sur la vie, le sexe, la place des agriculteurs dans la vie sociale française au détour d’un verre de rouge. 
Comme souvent avec ce fantasque duo de réalisateurs, le spectateur ne sait pas vraiment quelle habitude adopter : doit-il s’esclaffer, se cacher les les yeux ou simplement partir de la salle en bougonnant à propos de l’époque où le CNC pouvait encore censurer de telles ignominies. 

Finalement, c’est un étrange bon moment, doublant l’impression de « MAIS QU’EST-CE QUE JE VIENS DE REGARDER ?! » ; et de nombreux débats avec nos voisins spectateurs en perspective..! 



Zootopie, Byron Howard & Rich Moore - 18ème position

Ce qui fascine dans Zootopie, ce sont à la fois les différents niveaux de lecture proposés (remarquables pour un Disney) qui transforment l’aventure en fonction de l’intérêt / de l’âge de son spectateur ; et la folle inventivité de ses concepteurs par rapport au concept du film, à savoir une métropole peuplée d’animaux. 

Zootopie, c'est une sorte d’OVNI, à mi-chemin entre thriller et pure comédie, tant les références sont nombreuses et assumées. Et qui d’ailleurs n’hésite pas à mettre directement les pieds dans le plat, c.f. les scènes référence au Parrain…
Zootopie, c’est un Jason Bateman déjanté qu’on distingue souvent derrière le personnage de Nick pour notre plus grand plaisir. 

Zootopie, c’est un très bon moment, dans la lignée de Big Hero 6 (s’affranchissant toujours plus des codes “Frozen“, ce qui est on ne peut plus appréciable !).



Planétarium, Rebecca Zlotowski - 19ème position 
Si l’on doit se souvenir de Planétarium, cela ne sera pas pour son scénario - très convenu - mais plutôt pour son univers visuel, sa beauté plastique. 

Cette esthétique particulière s’ajoute à un rapport au cinéma très particulier, un cinéma qui devient obsessionnel, entêtant, source de vérité. 
L’autre avantage du film se trouve dans son trio d’acteurs principaux (Natalie Portman, Emmanuel Salinger et Lily-Rose Depp), solaires, qui irradient jusqu’à dépasser le film.







Kubo et l’armure magique, Travis Knight - 20ème position

Une animation impeccable (assez inspirée des voix : le personnage interprété par Ralph Fiennes lui ressemble énormément, tant de visages que par le mimiques…) et de très, très, belles - pour ne pas dire magnifiques - images. Certains plans d’ensemble proposent des paysages à couper le souffle ! Son scénario, sur le modèle du conte, tient la route et la distance, associé à un humour qui fait souvent mouche. 
Sa vingtième place réside dans son traitement un peu léger des thèmes abordés, comme s’il les survolait pour ne pas s’y empêtrer ; néanmoins, une place parmi les prétendants à l’Oscar du meilleur film d’animation 2017 ne serait pas à exclure.  




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