Classement Subjectif : 9ème position
Passé relativement inaperçu, un détail aurait cependant dû attirer l’attention de tout un chacun : “produit par Agustín & Pedro Almodóvar“, cela vous fait penser à quelque chose ? Les Panama Papers un gage de qualité, évidemment.
El Clan est de fait un l’OVNI de la production cinématographique de 2016 tant il se démarque des canons habituels du thriller. El Clan ne prend pas de pincettes, El Clan - tant le film que la famille - tue sans arrières pensées, avec une cruauté, une rapidité et une réalité hors-norme. A chaque instant du film, on attend de savoir à qui le prochain coup de feu sera destinée, et surtout, s’il n’apparaîtra pas dans la prochaine seconde. El Clan, c’est une immersion dans le crime organisé, une expérience tant visuelle que sonore ; c’est d’ailleurs pour cela qu’il sera difficile dans parler objectivement : je m’attellerai donc à vous donner envie de voir le film plutôt que de l’analyser vainement.
On suit une famille, ou plutôt un patriarche qui entraine ladite famille dans ses magouilles, en pleine années 1980’s, dans une Argentine des juntes militaire. Justement, Arquímedes, ce patriarche - qu’on pourrait qualifier de sadique s’il n’était pas un pragmatique pur (et dur) - s’appuie sur le gouvernement pour commettre ses exactions en toute quiétude. Evidemment, quoi de plus instable qu’une junte, et incidemment quoi de plus instable que des relations haut placées ? C’est ce à quoi tente de répondre le film en nous entrainant dans la descente en enfer du clan Puccio.
Sa maison, sous la caméra de Pablo Trapero devient donc un théâtre, théâtre dans lequel se côtoient acteurs d’un drame familial et prisonniers séquestrés dans la cave.
Tous font semblant de ne rien entendre, mais le film, lui, par son atmosphère de de subtils inserts - tant sonores que visuels - se charge de rappeler au spectateur ce qui se trame là où tout le monde évite de poser le yeux.
Que dire des acteurs et de leur look délicieusement old-school et de leur talent, chacun incarnant subtilement le rôle qui lui est dédié, sans tomber dans l’archétype heureusement.
Le final est fantastique. Evidemment, vous l’aurez compris, il s’agit de clore l’histoire - vraie - de cette famille et encore une fois, Pablo Trapero ne fait pas dans la dentelle. Tout ce qui peut-être montré l’est, ascension tragique vers l’horreur finale. Le spectateur assiste au délitement d’une famille, de ses relations internes et de ses membres ; sans pouvoir rien faire, car tout était dit dès les premières secondes.
Et ce dernier plan. Ce dernier plan !
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