Classement Subjectif : 6ème position
Difficile de parler d’un tel film, si complet, si clair, si bien réalisé… oui, Divines est un très bon (premier) film.
Film, qui, malgré son thème trop souvent utilisé et montré de manière catastrophique - la vie en banlieues, thème clivant par excellence - par le cinéma français, parvient à en proposer une nouvelle et fine interprétation. Il a comme atout majeur de ne jamais s’empêtrer dans les clichés qu’on pourrait nommer “copies mal dégrossies de La Haine“, ce qui est déjà notable. Le film ne cherche pas à s’attirer la compassion du spectateur (ou alors, si, mais seulement dans son final), se pose dans un style qui évolue entre documentaire et action.
On y suit l’ascension fulgurante de deux jeunes filles dans le système de traffic local. Les deux actrices principales (Oulaya Amamra, soeur de la réalisatrice, et Deborah Lukumuena) sont excellentes, sans discuter. Cependant, même si la première est sans doute au début d’une longue carrière, la seconde - le cinéma français étant ce qu’il est - est sans doute cataloguée à jamais dans ce rôle, parce qu’elle l’aura trop bien incarné.
Son seul “défaut“ repose dans l’absence de style propre ; incursions de vidéos filmées avec des iPhones mises à part. Divines est plutôt un amoncellement de styles, d’idées de réalisation prises ça et là… le syndrome du premier film, somme toute. Mais ce n’est pas problématique dans la lecture de l’oeuvre, l’expérience visuelle n’en étant que renforcée. La plupart des choix de mise en scène correspondent très bien aux situations.
Mes propos sont sans doute flous, mais le film fait beaucoup appel à la subjectivité. Un certain nombre de facteurs internes, dans la construction, l’écriture, feront que vous l’aimerez ou non. Divines est typiquement le film qui relève de l’expérience tant il est complexe, au contraire d’un film dont les qualités ser aient ancrées et admises (et donc reconnaissables même de loin). Il faut donc le voir pour y croire.
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