Classement Subjectif : 7e position

Birdman - Alejandro G. Iñárritu


Pourquoi j’ai aimé ? 
L’histoire racontée est somme toute assez classique, mais elle sort du lot pour une raison : elle se met en parallèle avec la réalité. Michael Keaton, un acteur qu’on a connu pour son interprétation du chevalier noir dans les deux Batman de Tim Burton il y a maintenant une vingtaine d’années, se met ici avec - une délicieuse autodérision - en abîme, interprétant Riggan Thompson, un acteur qui n’a été reconnu que pour son interprétation de Birdman, vingt ans auparavant et qui prépare son come-back… ce qu’est finalement ce film pour Keaton !
Tous les acteurs jouent admirablement bien, de Michael Keaton le dépressif qui n’a jamais su quitter son rôle, à Edward Norton l’égocentrique prêt à tout pour son plaisir et sa réussite, en passant par Emma Stone et Naomi Watts, mère et fille tout aussi dérangées l’une que l’autre. 
Birdman est une belle expérience de cinéma psychologique, qui parvient à rester original malgré un sujet vu et revu.

Pourquoi je n’ai pas aimé ? 
Birdman reste tout de même un film, qui (comme Avatar ou Gravity dans le domaine des effets spéciaux) base toute son argumentation sur la technique. En effet, l’argument de vente de Birdman était la prétendue prouesse technique, en quelque sorte : « venez voir notre film, on a fait un plan séquence géant ». Alors, qu’en est-il de ce fameux plan séquence ? Il est vrai qu’il demeure impressionnant, et qu’il sert le propos du film - suivre ce qu’il se passe dans la tête de Riggan Thompson - puisqu’il permet de ne jamais quitter le personnage principal. Mais d’un autre côté, il est aussi vrai que ce plan séquence n’en est pas un gigantesque, mais un assemblage de plus petits, avec des raccords par toujours franchement bien maîtrisés.

Alors, simplement, cela me paraît difficile de dire que Birdman est un film-séquence, quand des réalisateurs moins connus qu’Iñárritu comme Sebastian Schipper (et son Victoria de 2h14 !) y parviennent « pour de vrai » 

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