La culturiste et l'enfant


Pearl, un film d'Elsa Amiel 
avec Julia Föry, Arieh Worthalter et Peter Mullan

Si les tréfonds (perpétuellement incompris) de la psyché humaine sont une source infinie d’inspiration pour le cinéma, il s’agit ensuite de définir l’ensemble dans lequel on l’étudiera. Pourquoi pas, pour une fois, une convention de body-building ? C’est le parti-pris choisi par Elsa Amiel pour son premier film en tant que réalisatrice. 
Ambiance scintillante, lens flares et très gros plans : la grammaire cinématographique sait toujours en dire plus que de long discours, et ce a fortiori dans un environnement où le corps est central. Pour ne pas dire soliste. 
‘Pearl’ est le titre d’une œuvre, un nom de famille mais peut-être également un joyau au sens littéral : cette plongée dans l’univers du culturisme est visuellement vertigineuse. Le spectateur entre en contact avec un milieu dont il ne sait rien, la position de la caméra étant plus ou moins celle d’un voyeur, l’acculturation semble être le sujet du film. Il n’en est rien : petit à petit, la véritable substance se dévoile. Léa Pearl, qui devait se concentrer uniquement sur les trois jours de compétition à venir voit débarquer son ex-compagnon (Arieh Worthalter, bien moins juste que dans Girl) accompagné de l’enfant qu’ils ont eu ensemble qu’elle ne connaît pas. La compétition devient secondaire, et Pearl se fait film - terrible - sur la maternité et ses enjeux.  
On regrettera seulement le manque de clarté des propos tenus (pour un sujet aussi fort, le bagage théorico-philosophique est assez frêle). Également peut-être le fait que la toxicité du milieu et plus particulièrement la nocivité de la relation de Léa avec son entraîneur ne soient que simplement suggérés. 

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