We love Greta Gerwig


Lady Bird, un premier film de Greta Gerwig
avec Saoirse Ronan, Timothée Chalamet

De nos jours, un film fait souvent une grande partie de sa carrière dans l’opinion avant même d’être sorti. Lady Bird n’est bien sûr par le premier à suivre ce type de parcours - les exemples de ce type de parcours sont nombreux, le récent La La Land en tête - mais en demeure un exemple intéressant. 
La sortie américaine de Lady Bird en novembre et ses retombées l’avaient déjà en quelque sorte consacré aux yeux d’une partie de l’opinion alors qu’il n’atteindrait les salles obscures européennes que quelques six mois plus tard. Les nombreuses nominations aux prix cinématographiques prestigieux du début d’année n’ont fait qu’aller dans ce sens.  

Sans s’appesantir sur cette manière de concevoir le cinéma comme une attente de longue haleine - même si évidemment, tout le monde attend le quatrième volet de Toy Story… qui ne sortira pas avant l’été 2019 - et non comme un désir suivi d’un moment face à l’oeuvre, il convient de remarquer que parfois, le phénomène de hype (~battage médiatique) dessert une oeuvre.

Si Lady Bird n'est sans doute pas aussi génial et original que l’annonçait son aura (il coche sans hésiter toutes les cases du 'coming of age movie’), il est bien réalisé et interprété il et demeure honnête sur ce qu'il propose. 
Sans avoir la prétention de réaliser un très grand film, Greta Gerwig nous offre une belle histoire, tantôt amusante tantôt triste qui ne tombe jamais dans le cliché (quoique, une unique fois peut-être : lorsque l’héroïne, pourtant électron libre  autoproclamé, s’extasie devant la peau “si lumineuse“ du canon du lycée). En définitive, Lady Bird, c’est une suite de scènes criantes de vérité dans de très beau plans fixes. Usant de ruptures de ton aussi nombreuses que maitrisées, Greta Gerwig dresse le portrait d’une héroïne attachante et de l’éternelle impasse de sa relation avec sa mère. 

On regrettera simplement que Saoirse Ronan, malgré la grande qualité de son jeu, perde en crédibilité à cause du fait qu’on ne peut pas croire une seconde qu'elle ait 17 ans, surtout face à ses petits - juvéniles - camarades. Timothée Chalamet, malgré ses 23 ans, s’intègre beaucoup mieux à la foule lycéenne, livrant un personnage pittoresque mais peu convaincant (aux antipodes de celui qu’il campait dans CMBYN).

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