"L'animation c'est que pour les gosses" ? Vraiment ?

Zombillénium, un film de Arthur de Pins

Vu au Festival du film francophone d'Angoulême 2017.

La transposition à l’écran de l’univers visuel d’Arthur de Pins fonctionne bien. L’animation est bien réalisée, le doublage est également réussi (c.f. l’impayable squelette rock doublé par Matt Bastard). On pourrait éventuellement regretter que, pour certains plans d’ensemble, la limite entre “épuré“ et “pauvre“ est parfois bien difficile à définir, mais d’autres trouvailles visuelles viennent aisément compenser. 

Cela dit, le film trouve tout son intérêt dans sa capacité à jouer sur deux niveaux de lectures. 

D’un côté, une histoire de réconciliation entre un père qui ne vit que pour son travail et sa fille (pour les spectateurs les moins avertis) ;  

De l’autre, un volet social aussi essentiel - Arthur de Pins reste un auteur ‘pour adultes’ - que discret, où l'on parle à la fois investisseurs, rentabilité et de discriminations entre monstres. Le tout agrémenté de saillies cynico-humoristiques qui feront sourire n’importe qui ayant un tant soit peu suivit l’actualité des quinze dernières années. C’est sans aucun doute pour cette seconde facette que Zombillénium est un film réussi, puisqu’il aurait été une énième fable mièvre s’il en avait fait l’économie. 

Le résultat final est dans tous les cas un petit film d’animation français à la fois intelligent et très agréable à regarder.