Oscars 2017

[Pas de review sur les César, disons simplement qu'ils ont su choisir le meilleur d'une sélection assez pitoyable - vous avez vraiment nommé Victoria pour le meilleur film ?! - et peu originale. L'absence totale de l'excellent Nocturama y a été remarquée, de même que celle du nom moins qualitatif La Mort de Louis XIV.] 

Le problème de cette édition des Oscars, c'est qu'un film (you never shined so brightly) est nominé 14 fois, et qu'il en aura sans aucun doute plus de la moitié ; alors qu'en face, d'excellents - mais moins imposant - films, qu'il a par ailleurs et malgré lui déjà occultés en salles peuvent largement rivaliser… c'est logique et acceptable, mais c'est dommage. 

Cependant, connaissant la rivalité Oscars/Golden Globes qui ont déjà tout ou presque tout accordé à La La Land, on va sans doute au devant de nombreuses surprises. 

Si l'Oscar du meilleur film revient sans hésitations à La La Land (bien que mon cœur lyrique perclus d'illusions souhaite ardemment que Comancheria (Hell or high water en V.O.) remporte le Graal) ; la compétition pour la meilleure réalisation devrait être un peu plus rude. Damian Chazelle le mérite - son travail est fantastique - mais Denis Villeneuve et Mel Gibson apparaissent comme des sérieux challengers.

[EDIT : Oscar du meilleur film attribué à Moonlight, après une erreur des plus cocasses ; le meilleur réalisateur revient par contre à Damien Chazelle]

Ensuite, pour le meilleur acteur, les outsider Viggo Mortensen (Captain Fantastic) et Casey Affleck (Manchester by the Sea) le méritent à mon avis bien plus que ce bon vieux Ryan Gosling. Quoiqu'on pourrait cependant être surpris. 

[EDIT : sans surprise, Casey Affleck]

La meilleure actrice reste Emma Stone (et Isa a déjà eu deux récompenses majeures, c'est bien). 

[EDIT : YEEEEEAH]

Second rôle masculin ? Entre Mahershala Ali (le magnifique Juan de Moonlight) et Michael Shannon (le Lee Van Cleef sublime et délabré, dans le rôle de Bobby Andes dans Nocturnal Animals) la compétition est rude, mais le temps de présence à l'écran aura tendance a avantager le second. 

[EDIT : Mahershala Ali, Michael Shannon étant sans doute trop Michael Shannon pour l'Académie...] 

Second rôle féminin ? Naomie Harris, Moonlight. 

[EDIT : c'est Viola Davis dans Fences de Denzel Washington qui remporte la statuette ; je ne l'ai pas vu et ne peux donc pas juger]

Ensuite, pour ce qui est du scénario original, La La Land est loin, loin, loin derrière The Lobster de Yorgos Lanthimos, dans le sens où le premier, magré son audacieux twist final, ne propose qu'une construction "romcom" parfois non linéaire pour épater la galerie ; pendant que The Lobster crée une fiction d'anticipation à la psychologie exacerbée, à couper le souffle. 

[EDIT : c'est donc le très convenu scénario de Manchester by the Sea qui est sacré meilleur scénario original... original, vraiment ?]

Les Oscars techniques se jouent tous ou presque entre La La Land, Tu ne tueras point  et Premier Contact, à l'avantage du premier… ne parlons même pas de la chanson originale et de la meilleure musique de film pour qui le doute n'est bien sûr pas permis ! 

[EDIT : La La Land ne remporte aucun Oscar technique, tous attribués à Premier Contact et Tu ne tueras point ; j'avoue avoir sous estimé l'Académie sur leur capacité à voir au delà du “film providentiel“ !]

[EDIT : La La Land rafle bien évidemment la meilleure bande originale et le meilleur morceau original.]

[EDIT : UN OSCAR POUR SUICIDE SQUAD (maquillage), PARDON ?!?]

Tant conjoncturellement [les artistes démocrates VS. Donald Trump, on peut le dire] que qualitativement, Asghar Farhadi (Le Client) a clairement l'avantage pour remporter le meilleur film en langue étrangère… et ce n'est pas Toni Erdman qui lui va lui voler. 

[EDIT : bien évidemment.]

Enfin, le meilleur film d'animation restera une surprise, tant la sélection est qualitative ! 

[EDIT : Zootopie était peut être le moins original de la sélection, mais le mérite amplement, en tant que “Disney original“] 

En définitive, cette cérémonie, bien qu'un peu biaisée (mais pas forcément d'une mauvaise manière) promet d'être surprenante… si elle réfléchit au cas par cas. 

[EDIT : si je m'attendais à ce qu'ils me prennent au mot !]