Les Derniers Parisiens





Un film de Hamé et Ékoué
Avec Reda Kateb, Mélanie Laurent et Slimane Dazi

Les Derniers Parisiens est un film puissant, d’abord extrêmement bien pensé, puis extrêmement bien réalisé et joué. 

Le film est sensé porter sur Pigalle - selon les réalisateurs (que j’ai eu la chance de rencontrer au FIFIB), du moins -, ce qui n’est en réalité pas aussi simple. Le passage d’un titre à un autre (Mon nom à Pigalle devenant Les Derniers Parisiens), d’ailleurs, reflète quelque chose qui nous suivra pendant tout le film : un monde nous est offert sur un plateau d’argent… nous n’aurions qu’un pas à faire pour y rentrer, mais quelque chose ne passe pas. Le problème, en fait, est que nous n’avons pas vraiment les clés pour comprendre. D’une certaine manière, c’est un quartier, une manière de faire qui se vit… et c’est d’ailleurs là tout le propos du film ! L’aspect générationel est omniprésent, et seul les natifs du quartier (et de l’époque) comprendront les enjeux derrière et autour des personnages. Les deux réalisateurs ont vécu ce qu’ils racontent, et ils le racontent très bien ; cependant, il manque un certain background, tant pour le quartier que pour ses figures pour que le spectateur puisse ressentir le film pleinement.  


L’attention est donc reportée sur la relation entre les frères… ce qui est tout sauf un problème, puisqu’elle est magistralement interprétée ! Reda Kateb démontre une fois de plus son incommensurable talent, malgré le fait qu’il reste toujours plus ou moins dans son personnage de “rebeu cultivé“, auquel il apporte une vraie émotion. Même chose pour Slimane Dazi, toujours dans la finesse, et pas l’ombre d’un instant écarté par la performance de Reda. Les deux acteurs mettent en place leur formidable rivalité fraternelle sans ciller un instant, jusqu’aux extrêmes. 

Les Derniers Parisiens  est donc un très bon film, à l’excellente réalisation (les mouvements de caméra et les plans séquences, magistraux) et au scénario qualitatif, même si d’une certaine manière l’intention principale (la présentation de l’âme d’un quartier) se fait toile de fond.

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