Réparer les Vivants

Réparer les vivants, un film de Katell Quillévéré
avec Anne Dorval, Tahar Rahim, Emmanuel Seigner, Kool Shen, Bouli Lanners, Finnegan Oldfield, ….

Que dire sur un film aussi abouti en restant mesuré ? Simplement qu’après The Strangers, Divines et Nocturama, c’est une oeuvre qui fera date de plus dans l’année  2016 ? Ce ne serait pas suffisant. 

Le film traite du sujet difficile - et peu connu, finalement - du don d’organes à travers deux prismes : celui de la famille du jeune donneur décédé, et celui de la future receveuse, la sublime de fragilité Anne Dorval. 

D’abord, l’ensemble des acteurs propose une interprétation fine et calibrée, dans l’expression de sentiments propres à chacun (dans un panel assez large), du désespoir d’Emmanuel Seigner à l’amour total de Finnegan Oldfield, en passant par le professionnalisme triste et désabusé de Bouli Lanners et Tahar Rahim. L’assemblage de tous ces sentiments crée une sorte de galerie qui expose en fait les diverses réactions possibles face à ce sujet.  

Ensuite, et c’est là que ce trouve le point fort du film, la réalisation est extrêmement qualitative. Voire même plus, si c’est possible. A l’aide d’une foule de petits détails (au hasard, la vie de l’infirmière, ou encore la rencontre entre le jeune surfeur décédé et sa copine…), elle crée un microcosme composé de moments de vies, regroupant ceux qui sont liés de près ou de loin à ce transit d’un cœur d’un corps à l’autre. 
Ces nombreux détails, qu’on pourrait juger négligeables (mal utilisés, ils l'auraient d'ailleurs été), constituent en fait l‘essence du film, humanisent le propos et lui donnent sa puissance sans jamais faire “trop“. 
De plus, certains plans comme ceux de la session surf en ouverture du long-métrage ou ceux des opérations chirurgicales sont juste incroyables, les premiers d’une plastique rare et les seconds d’un réalisme comme on ne le montre que rarement au cinéma. 

Rien, à aucun moment, ne paraît faux. Le spectateur est entouré d’une grande sincérité qui le rapproche au plus près des personnages et de leurs émotions dans le situations qu’ils vivent. 
Finalement, le microcosme qui est traité là où le film “banal“ ne traiterait que les personnages principaux décuple le ressenti, entraine le spectateur dans l’oeuvre. 

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