Carnets cannois - Roubaix, une lumière
Un film d'Arnaud Desplechin
avec Roschdy Zem, Léa Seydoux, Sara Forestier, ...
En définitive, il y a dans Roubaix plutôt deux films... le second éclipsant le premier (syndrome Personal Shopper).
Le premier est une dissertation à la Wiseman sur le travail et la vie des policiers mais aussi celle des habitants de la ville de Roubaix : un film rythmé, dense et passionnant... ainsi que terriblement court. En somme, Desplechin effleure le film choral puis s'enferme lui-même dans la salle d'interrogatoire.
Le second centré sur une affaire en particulier, celle de l’assassinat d’une vielle femme suite à un cambriolage qui est en fait tiré d’un fait divers. Les suspectes sont Léa Seydoux et Sara Forestier, caricatures de prolos du Nord sans subtilité... Comme quoi, on préférera toujours l'Actor Studio à l'École de la Vie.
Cette seconde partie est longue, rébarbative et surtout annule totalement l’impression d’humanité donnée par le début du film, les policiers se montrant particulièrement retors. D’ailleurs, on a du mal à comprendre pourquoi c’est cet aspect en particulier qui est développé et pas d’autres qui paraissent plus intéressant comme par exemple ce policier « spécialiste » des viols ou encore la question de la religiosité du lieutenant nouvellement débarqué.
Le portrait que dresse Desplechin de la ville de Roubaix est en tous cas extrêmement pessimiste. La « lumière » du titre n’est jamais aperçue autrement que lorsqu’une voiture brûle dans ce qui se révèlera être une arnaque à l’assurance
Cette seconde partie est longue, rébarbative et surtout annule totalement l’impression d’humanité donnée par le début du film, les policiers se montrant particulièrement retors. D’ailleurs, on a du mal à comprendre pourquoi c’est cet aspect en particulier qui est développé et pas d’autres qui paraissent plus intéressant comme par exemple ce policier « spécialiste » des viols ou encore la question de la religiosité du lieutenant nouvellement débarqué.
Bien sûr, Desplechin conçoit souvent des films à plusieurs facettes, intriquées par des liens ténus ; cela fonctionne dans l'atmosphère éthérée de Trois Souvenirs de ma jeunesse mais ne correspond pas nécessairement à l'urgence de Roubaix. On regrette également une bande originale beaucoup trop présente et stéréotypée qui nuit réellement à l'expérience du spectateur.
Roschdy Zem, véritable point fort du film livre en tous cas une interprétation majestueuse, quelque part entre le commissaire, le père de famille et le prêtre. Même lui ne résiste pas au second mouvement du film et coule avec lui, cela dit. Si son commissaire Daoud semble pendant tout le film répondre à des principes moraux, on se rend compte petit à petit que sa morale n’a rien d’universel : il décide seul de qui fait le bien et le mal lorsqu'il enquête, ce qui n'est pas sans laisser un arrière-goût dérangeant.
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