On Chesil Beach



On Chesil Beach, un film de Dominic Cooke 
avec Saoirse Ronan et Billy Howle


On Chesil Beach est à voir surtout pour la composition impeccable - comme toujours, en même temps - de Saoirse Ronan et les débuts à l’écran d’un Billy Howle (aperçu dans Dunkirk de Christopher Nolan) qui lui fait face sans rougir. Les deux acteurs portent sur leurs épaules un film qui n’est basé que sur la relation de leurs deux personnages ; le monde et les personnages qui les entourent ne relèvent systématiquement que du second plan. Même Chesil Beach - pourtant rareté géologique britannique - n’est que le lieu de leur confrontation, sans que Dominic Cooke ne cherche particulièrement à l’esthétiser. 
Le film se focalise sur la relation entre ses deux personnages, en prenant comme point de départ le début de leur lune de miel, soit quelques heures après leur mariage. Leur première relation sexuelle se pose comme un problème dans la mesure où elle n’apparaît comme allant de soir pour aucun des deux protagonistes. Par le biais de longs flash back, le réalisateur fait l’étude de leur relation ; on ne quitte donc pas les personnages une seule seconde, on va au contraire plus en avant dans leur psychologique. L’atmosphère est de plus en plus électrique, c’est là l’autre réussite de On Chesil Beach : être constamment au bord de la rupture, trouver du tragique dans une une situation aussi banale qu’inexplicable. 
On Chesil Beach est un film singulier - au point qu’il en devient même difficile à comprendre avec un unique visionnage - mais également un film réussi.

Le réalisateur fait toutefois quelques choix discutables dans seconde partie de l’œuvre : si les ellipses temporelles fonctionnent littérairement parlant, leur adaptation littérale à l’écran fait preuve d’un classicisme difficilement excusable. Elles témoignent dans le meilleur des cas d’un certain manque d’assurance chez un réalisateur débutant (qui n’aurait pas su trouver sa légitimité à s’éloigner du matériau originel) ; au pire, d’une véritable faute de goût tant la forme est maladroite et déjà vue. On aura également du mal à déterminer si les maquillages des acteurs vieillis de quarante ans sont grandioses ou simplement grotesques, entre autres…

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