Une balafre dans la sélection officielle


Un couteau dans le coeur, un film de Yann Gonzales
avec Vanessa Paradis, Bertrand Mandico, Kate Moran, Nicolas Maury


Un couteau dans le coeur fait dans l’exagération permanente, essaye de citer le giallo, veut toucher le baroque. On finit par sentir que certains éléments de l’intrigue ont été pensés uniquement pour citer Refn, De Palma ou Argento (ou pire, pour pouvoir justifier l’utilisation de néons)… Pour un résultat qu’on ne peut que qualifier de vulgaire. Ce “tout visuel“ est gratuit, exagéré. 
Le scénario, supposément sulfureux mais anecdotique, ne rattrape pas le niveau : il oppose un tueur maniaque à un groupe de personnages qui font semblant d’être concernés tout en traitant de loin les problèmes de coeurs du personnage de Vanessa Paradis. Résultat des courses : aucune de ces deux histoires parallèles n’est traitée de façon précise et elles ne forment pas un ensemble cohérent. 
Le petit groupe de jeunes acteurs français est sympathique - bel effort, les garçons - mais Vanessa Paradis joue mal, incapable d’exprimer de la tension sans la surjouer ; ce qui est assez dommageable pour la crédibilité d’un thriller. Son personnage est de toute façon assez unilatéral, entièrement fondé sur le fait qu’elle est toujours amoureuse de son ex-petite amie. 
On y retrouve également Noé Hernández, acteur mexicain déjà vu dans le quasi-snuff movie We are the Flesh (Emiliano Rocha Minter, 2016) film qui en comparaison, était vraiment sulfureux et à côté duquel Un Couteau dans le coeur fait figure de version light et ultra censurée...
En définitive, on en vient surtout à se demander ce que fait cette compilation de mauvais goût cinématographique en Sélection Officielle à Cannes... 

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