A very British December
En ce début du mois de décembre, nous accueillons en salles depuis l’autre côté de la Manche Murder on the Orient Express et Paddington 2. Agatha Christie et Michael Bond : deux monuments de la littérature britannique (et partie intégrante de la culture), tous deux adaptés au cinéma.
Rien d’exceptionnel, bien entendu. Le premier volet de Paddington sortait en 2014 ; Agatha Christie a elle été adaptée de multiples fois. Néanmoins, elle fut quelque peu remisée par les salles obscures ces dernières décennies, la dernière adaptation anglaise (doit-on vraiment citer Le Crime est notre affaire..?) d’une de ses oeuvres datant de 1989 (Ten Little Indians, Alan Birkinshaw). La version la plus récente de Murder on the Orient Express était quant à elle signée par Sidney Lumet en 1974.
Murder on the Orient Express, un film de Kenneth Branagh
avec Kenneth Branagh, Michelle Pfeiffer, Johnny Depp, etc.
Kenneth Branagh (réalisateur de tragédies shakespeariennes confirmé) délivre une honorable version modernisée du mythe.
Elle commence par une légère enquête à Suez, très banale, presque grotesque mais finalement adéquate à sa mission de faire revenir Hercule Poirot à l’écran au XXIème siècle.
Grotesque (dans son acception ‘extravagant’), c’est d’ailleurs la manière dont le bon Kenneth semble vouloir présenter son Poirot (au niveau de l’accent franco-belge improbable et imaginé de toutes pièces, de son obsession pour la symétrie qui sera rapidement mise de côté). Il serait avant d’être « probably the best detective in the world » (ce sont ces mots), un excentrique, peut-être même un inadapté. Le film n’en dit malheureusement pas plus, choisissant de ne s’aventurer que partiellement sur le terrain glissant de la personnalité de Poirot et de se focaliser sur l’intrigue.
Branagh restitue une ambiance 1930’s toutes filmant avec la technique des années 2010’s. Dès que la caméra s’aventure hors du train, les plans revêtent un aspect monumental et les CGI sont de la partie. Les paysages n’en sont que plus somptueux… bien que plaçant évidemment l’intrigue dans une réalité ‘à part’.
Indéniablement, Branagh propose une imagerie marquante, constant et paradoxal rappel de la situation de huis-clos dans laquelle les passagers du train se trouvent. Un choix intéressant ; nous pourrons bien évidemment discuter de sa pertinence.
Enfin, les nombreux acteurs font chacun honneur au créneau qui leur est alloué, formant un agréable ensemble à la fois hétéroclite et cohérent dans la direction d'acteurs.
Mais surtout, Murder on the Orient Express parvient à faire oublier que, comme une grande majorité de ses spectateurs, on connait déjà la résolution de l’intrigue.
Paddington 2, un film de Paul King
avec Hugh Grant et la voix de Ben Wishaw/Guillaume Gallienne
Paddington 2 est, comme son prédécesseur, une sorte de grand livre d’images animé avant d’être un film.
Il réutilise la formule du premier volet : le scénario fait grand cas d’une situation de départ anecdotique en théorie (notre cher ours parlant souhaite offrir un livre ancien à sa tante, mais ce livre est également convoité par Hugh Grant - Paddington lui en a révélé en toute insouciance la position - qui en a besoin pour accomplir un funeste héritage familial) ; et devient donc prétexte à balader Paddington dans toutes sortes de situations ou sa candeur et sa maladresse feront sourire le spectateur. Et, tant qu’on ne lui en demande pas plus, il le réussit très bien : c’est un joli moment, simple et efficace.
P.-S. : dans ce film, Paddington prend contact avec le monde du travail ; puis avec le monde carcéral. Si, si.
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