Tout se passait bien, c'est-à-dire mal
La Bataille de Solférino, un film de Justine Triet
Tout se passait bien (c'est-à-dire mal), les gosses hurlaient, leur mère s'apprêtait à les abandonner à leur babysitter (un jeune homme "timoré" selon elle) pour aller travailler. Lætitia (Dosch) est journaliste pour feu I-Télé et doit couvrir l'attente des résultats de la présidentielle de 2012 rue de Solférino. Son compagnon actuel avait "un truc" à faire, ce n'était pas très convaincant mais c'était apparemment entendu, il ne s'occuperait pas des mômes.
Tout se passait mal, c'est-à-dire que Vincent (Macaigne) l'ex-mari et père des enfants était en bas de l'immeuble et voulait les voir alors qu'il n'en avait pas le droit. La situation était sous contrôle dans le sens où il était entendu qu'elle ne l'était pas ; on avait appelé le voisin du dessous en renfort, au cas où. De mon côté aussi, la situation était sous-contrôle, j'avais baissé le volume de ma télévision de 6 (six) points. J'avais comme un pressentiment : ce film pouvait s'effondrer à tout moment...
C'est ce qu'il fit, s'effondrant ainsi magistralement lorsque la mère prend la décision improbable de faire venir les mômes au milieu de la foule sur son lieu de travail. À partir de là, le film devient absurde, bête et méchant. La Bataille de Solférino est un objet hybride, semi-documentaire touchant - le changement, c'était maintenant... - mais pas forcément percutant (les interviews des passants sont aussi caricaturales que celles de Quotidien ; Aurélien Bellanger (??) vient raconter des bêtises), l'élection présidentielle reste étrangement anecdotique.
Les cris reprennent, Vincent évite la garde à vue on ne sait comment puis se retrouve accompagné d'un faux avocat chez Laetitia. Le ton monte, le volume aussi, ils hurlent tant et si bien que l'on arrête de croire à leur capacités d'acteurs, puis se rabibochent sur des bases floues. J'ai une migraine.
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